… ou plutôt FEB deal!
Alors que nombre de travailleurs profitaient d’un repos bien mérité, le gouvernement a conclu fin juillet un nouvel accord d’été. Pour ne pas changer, l’austérité est de rigueur. Autrement dit, de nouvelles économies qui ne seront portées que par les travailleurs.
Productivité plutôt qu’ancienneté :
Le gouvernement envisage de s’en prendre aux barèmes liés à l’ancienneté et de les remplacer par un nouveau système basé sur le mérite et la productivité. Attention, après le saut d’index, cette nouvelle mesure vise, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, à faire baisser l’ensemble de nos salaires via une concurrence accrue entre travailleurs.
Imaginons une seconde :
– Comment compte-t-on évaluer la productivité dans les soins de santé ?
– Comment va-t-on évaluer la productivité dans le travail social et l’accueil dans les services de population?
…
Notre augmentation de salaire sera-t-elle conditionnée au nombre de patients traités, de demandeurs d’aide sociale enregistrés ou refusés, de personnes encodées et cela quelle que soit la façon d’être traité ?
Face à cette mesure inique, la CGSP ALR revendique l’indexation des salaires et une augmentation barémique de 10% pour tous !
Dégressivité des allocations de chômage :
Dans la continuité de la politique antisociale de stigmatisation des travailleurs sans-emplois, le gouvernement en rajoute une couche. Il impose l’accélération de la dégressivité des allocations de chômage, le forfait minimum (en-dessous du seuil de pauvreté) sera ainsi plus vite atteint.
Il nous dit que les allocations dans la première période seraient augmentées… FAUX ! Suite à une restructuration ou à un licenciement, une seule chose est sûre par contre, nous serons encore plus vite dans la précarité !
Les conséquences de ces mesures vont peser sur le budget des CPAS, des communes et de leurs travailleurs qui seront soumis à une charge de travail supplémentaire.
Ce gouvernement des patrons veut aussi mettre sur pied un « service d’intérêt général pour les demandeurs d’emplois », en d’autres termes faire travailler ceux-ci gratuitement ! Le simple fait que ce gouvernement parle de « service d’intérêt général », criminalise les travailleurs en recherche d’emploi. En effet, c’est mettre sur même pied le travailleur et une personne condamnée pour un petit délit.
Peut-on d’ailleurs nous expliquer comment cette mesure créerait des emplois, alors que le patronat aurait à sa disposition une armée de travailleurs gratuits ? Tout ceci ne fera par contre que presser les salaires vers le bas !
Face à cette nouvelle attaque sur nos droits au chômage, la CGSP ALR revendique la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires = créations d’emplois avec de vrais contrats et correctement rémunérés.
Il n’est pas étonnant que l’ensemble des fédérations patronales se réjouisse de ce deal comprenant plus de trente mesures. Un véritable catalogue des horreurs pour le monde du travail et une panoplie de cadeaux aux plus nantis.
Alors que nos conditions de travail et de vie ne font que se détériorer, ce gouvernement décide de continuer de s’en prendre aux travailleurs et à leurs familles. Il est temps de réagir !
Nous appelons l’ensemble des militants à interpeller leurs instances syndicales sur l’urgence d’une réaction forte face à ces nouvelles attaques.
Nous appelons le front commun syndical à la mise en place d’un plan d’action à la hauteur de l’attaque, marre des ballades Nord Midi !
Bruxelles, le 24 août 2018