Communication du front commun syndical au Comité particulier de concertation et de négociation du 20/05/2020 sur la réduction collective du temps de travail (RCTT) – Commune et Cpas de Saint-Gilles
Le front commun syndical CGSP-CSC-SLFP Services Publics représentant le personnel du Cpas et de la commune de Saint-Gilles demande à la commune et au Cpas de Saint-Gilles, au Bourgmestre et au collège de se pencher sur la question relative à la réduction collective du temps de travail pour son personnel.
La RCTT est une nouvelle ré-organisation du travail.
C’est partager le travail pour que toutes et tous puissent vivre mieux.
L’Histoire nous montre que travailler moins de temps est une condition de progrès social (souvenons-nous que la journée des 8H est votée en 1921). La RCTT c’est du temps pour vivre plus (contrairement au discours dominant, ce n’est pas parce que nous vivons plus longtemps que nous devons travailler plus longtemps). C’est parce que nous travaillons moins et avec d’autres conditions de travail que nous vivons plus longtemps.
La RCTT c’est plus d’égalité entre les catégories de travailleurs avec et sans emploi, entre les femmes et les hommes (partage de l’emploi).
Le partage du travail que constitue la RCTT permet en effet une réduction du chômage par la création d’emplois (embauches compensatoires). La création d’emplois locaux peut ainsi permettre aux jeunes travailleurs sans emploi d’être incorporer dans l’administration communale. Penser aux nouvelles générations en permettant à celles et ceux qui le souhaitent de réduire leur temps de travail.
La RCTT permet de lutter contre les réductions individuelles et contraintes du temps de travail qui augmentent la précarité : les femmes en particulier qui constituent actuellement 80% des temps partiels pourront accéder au temps plein. Elle va ainsi provoquer plus de revenus pour ces travailleuses et travailleurs. Aussi, elle aura probablement une influence positive entre les femmes et les hommes, puisque le temps ainsi libéré permet potentiellement un meilleur partage des tâches domestiques.
La RCTT apporte également plus de bien-être et une meilleure conciliation vie privée / vie professionnelle, donc une meilleure qualité de vie (moins de stress, de fatigue, d’absentéisme, de burnout, plus de motivation…). Ce temps libéré peut permettre d’apprendre, de découvrir l’éducation permanente, d’éduquer, de nous entraider, de s’engager, de créer de la cohésion sociale, ou simplement avoir plus de loisirs ou faire plus de sport.
Suite à la crise sanitaire que nous vivons, suites aux nouveaux défis qui nous attendent pour l’après covid-19, il faut à nouveau reprendre en compte la question du temps de travail et de la création d’emploi pour défendre la qualité du service publique.
Parce que nous ne pouvons pas tolérer que le coût de la vie (comme les loyers, l’alimentation, les biens de consommation, l’éducation des enfants et bien d’autres encore…) empêche certains de vivre dignement.
Cette présente intervention sur la RCTT n’est qu’une piqûre de rappel de nos revendications en front commun régional (cf tour des conseils communaux).
Nous avons en effet déjà demandé auparavant :
- Une revalorisation générale des barèmes de la fonction publique locale à hauteur de 10 % ; ce qui ne permettrait que de rattraper péniblement le retard encouru par rapport aux barèmes publics locaux en Wallonie, en Flandre ou à la Région bruxelloise,
- Que les agents de niveau E soient placés dans les échelles barémiques de niveau D,
- Une politique de statutarisation massive des agents dans la fonction publique locale,
- Des créations d’emploi qui résorberont partiellement le chômage… notamment via la RCTT.
Parce que nous estimons que la commune de Saint Gilles a besoin de services publics de qualité pour une population qui, dans de nombreux cas et encore plus aujourd’hui, nécessite une attention particulière.
Parce que la Commune doit être un acteur en termes de création d’emplois, surtout dans la prochaine phase de crise économique qu’on devra affronter.
Parce que le défi de la RCTT a déjà été lancé dans diverses communes, notamment à Saint-Josse, Charleroi et à Thuin.
Dès lors, nous vous demandons de prendre connaissance des documents en annexe: la proposition de la commune de Saint-Josse et l’étude de l’ULB sur la RCTT commandée par l’ex-ministre de l’emploi Gosuin.
Concrètement, le front commun syndical vous demande:
- D’organiser un groupe de travail de concertation sur la question dès
septembre 2020 - D’organiser une enquête concertée auprès du personnel communal avant
la fin 2020.
Nous vous remercions pour votre attention.
Le front commun syndical de Saint-Gilles.
20/5/2020
Pour plus d’information, nous vous renvoyons vers notre page internet sur la RCTT