L’étrange paradoxe des sociétés capitalistes occidentales est que la productivité de celles-ci a continuellement progressé depuis l’après-guerre, mais que le nombre d’heures travaillées n’a pas changé en conséquence. Autrement dit, une heure de travail aujourd’hui produit beaucoup plus qu’une heure de travail dans les décennies précédentes et pourtant ni la rémunération des heures de travail ni le nombre d’heures travaillées n’ont suivi la courbe de croissance de la productivité.
Nous pouvons en premier lieu en déduire que la croissance économique n’est pas une garantie de croissance de la qualité de vie ou même du simple pouvoir d’achat. Mais si cette croissance ne rapporte pas grand-chose à l’immense masse des hommes et des femmes qui travaillent, pourquoi continuons-nous collectivement d’en faire la promotion et de la supporter ? La réponse est simple, l’écart entre le gain de productivité et la faible augmentation de la rémunération se traduit par du profit, beaucoup de profit. Si les écarts de richesses sont aujourd’hui au niveau incroyable qu’elles sont, c’est en grande partie dû à ce phénomène.
Or, cette poignée de gens qui bénéficient de l’écart entre l’état de la productivité et celui de la rémunération du travail a tout avantage à déployer une vaste entreprise de propagande pour faire croire aux travailleurs et aux travailleuses qu’il est dans leur intérêt que la croissance de la productivité continue sans entrainer une hausse des salaires. C’est actuellement ce qui se produit, car l’on encense à coup de grands discours la croissance sans tenir compte de deux facteurs importants : l’effet réel sur la vie quotidienne des gens et les limites physiques d’une planète aux ressources limitées. (tiré de : Journal Entrée Libre)
Le partage du travail que constitue la RCTT permet une réduction du chômage par la création d’emplois : les gains de productivité tuent l’emploi, nous produisons 5 fois plus qu’il y a 30 ans et cette production nécessite moins d’heures de travail; les gains de productivité doivent servir à diminuer le temps de travail de tous et non être la cause du chômage de masse.
La RCTT apporte des perspectives de création d’activités socialement utiles, des modèles de développements alternatifs, déconnectés de la logique du profit. Ce temps dégagé pour les travailleurs, en dehors du système économique actuel, pourra servir à éduquer nos enfants, nous cultiver, nous entraider, nous offrir des loisirs plus nombreux, générer de la cohésion sociale… bref diminuer l’emprise du travail capitaliste sur nos vies.
LE PARTAGE OU LA BARBARIE. NOUS AVONS CHOISI. ET VOUS ?
Notre résumé argumentatif sur la réduction collective du temps de travail
La brochure complète du Cepag sur les 4 jours