Plus que jamais, les services publics!

UN CONSTAT S’IMPOSE AU SUJET DE CES DERNIERS MOIS DE PANDÉMIE: CE SONT LES TRAVAILLEURS QUI FONT TOURNER LE PAYS !

Les crises bouleversent nos certitudes, font vaciller nos routines et malmènent ce que nous considérions, à tort, comme immuable. Ce chamboulement peut faire naître la peur, mais il peut également favoriser la réflexion et la prise de conscience, car les crises sont aussi des révélateurs de l’état de notre société et des rapports sociaux. Elles nous interrogent, nous questionnent et c’est cette capacité de maintenir, quoi qu’il arrive, cet esprit critique qu’il faut préserver. Nos droits sont fragiles et pourraient, si l’on n’y prend garde, souffrir, eux aussi, de la crise sanitaire.

Les crises, c’est un fait, ont tendance à accélérer le cours de l’Histoire, à précipiter les évolutions à venir. Cependant, nul ne peut dire dans quel sens iront ces évolutions.

Des voix s’élèvent déjà pour tirer profit de la crise sanitaire afin de détricoter davantage nos droits et dégrader nos conditions de vie. Demain, ces mêmes voix diront que l’économie a souffert de cette crise, que cela a des conséquences négatives pour le pays et qu’il faut, rapidement, restaurer notre compétitivité. À ce titre, ils demanderont, toute honte bue, des efforts supplémentaires aux travailleurs, exigeront un allègement de la fiscalité sur les entreprises, une limitation des libertés syndicales…

Pourtant, ce que la crise a mis en évidence, une fois de plus, c’est le rôle joué par les services publics et leurs agents en première ligne pour nous permettre de traverser, au mieux, ce moment difficile. Ces agents qui ont travaillé pour notre santé, pour notre sécurité, pour assurer l’enseignement de nos enfants ou la continuité des transports, pour distribuer notre courrier… les exemples sont tellement nombreux qu’il est impossible ici d’en faire une liste exhaustive.

Ceux-là même qui depuis 40 ans sont discrédités, décriés, privés des moyens d’assurer leurs missions aux prétextes qu’ils seraient trop coûteux, moins efficaces que le privé, trop nombreux.

Cédant aux sirènes de la supériorité de «l’initiative privée» par rapport à l’action publique, nos responsables politiques ont procédé à une destruction systématique des services publics se privant, de ce fait, de leur capacité à agir pour organiser la société et contrôler «l’économie».

Et ce n’est pas mentir que d’affirmer que ces choix politiques, portés à l’extrême par le Gouvernement Michel, ont rendu la tâche plus difficile aux services publics mettant en danger la santé et la sécurité de ses travailleurs et des citoyens.

Peu importait de savoir où et dans quelles conditions était fabriqué le matériel de protection, il fallait juste que ce soit «bon marché».

Peu importait les raisons qui justifiaient l’existence des services publics ou de la sécurité sociale, il fallait faire des économies…

Nos responsables politiques connaissaient le coût de toute chose, ils font aujourd’hui l’expérience d’en apprendre la valeur.

Nos services publics et leurs agents ne sont pas un coût! Ils sont, au contraire, une plus-value pour l’ensemble de la société et pas seulement en tant de crise.

Il ne suffira pas de leur dire merci, il faudra aussi, par respect pour eux, faire en sorte de les doter des moyens humains, matériels et financiers nécessaires pour assumer leurs missions quotidiennes et, en espérant que cela n’arrive plus de sitôt, être en mesure de répondre, dans des conditions dignes de leur engagement quotidien, aux situations extraordinaires.

Restons donc mobilisés car de nombreux combats sont à venir et notre volonté reste intacte!

La Tribune CGSP – mai 2020

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Article à lire également tiré du journal Syndicats de la FGTB (avril 2020):

Quelques leçons à tirer de la crise du Coronavirus…